I.
ce matin
je me suis assise dans le vide
la dureté du sol n’était rien
c’est la chute qui m’a détruite
tu es à mes côtés
pourquoi
vouloir me relever ?
je suis en sécurité près de toi
tu me protèges
« ne pas parler aux inconnus »
tu me le rappelles
« ne pas approcher ceux connus »
tu n’avais pas d’arme
mais tu as tiré
je sens encore la chute
mes pieds se dérober
je me trouve à présent
sur un sol jonché de cerises
je t’entends encore me dire
« ne baisse pas la garde »
au téléphone
ta voix résonne
tu m’avais prévenue
le pire
c’est « ceux connus »