XVIII.
puis un soir je me suis levée j’ai descendu l’escalier marche par marche je tenais ce qui restait de mon ventre de mes entrailles toi mélangé à mon sang mon sang mélangé à la cerise me retenir te retenir j’ignore comment mais je savais que l’une des marches marquerait ma fin je vois l’étage d’en bas tout est flou ce sol je ne vais jamais l’atteindre je n’ai que ma certitude et elle me raconte que l’une des marches va être loupée c’est pour elle que je me tiens encore debout mes entrailles au creux de mes mains j’attends marche par marche et soudain ce qui reste de mon corps flanche je ne peux plus rien soutenir mes entrailles se dérobent mélangées à toi je suis suspendue je vois en contrebas sur le sol un mélange de chair et de cerise mes entrailles mélangées à toi comment faire la différence entre acide et doux tu fais partie de moi je garderai tout un mélange de toi et moi Un goût de sang et de cerise